Dans l'édition 2013 du livre blanc de l'incinération (1) , les professionnels du secteur représentés par le Syndicat national du traitement et de la valorisation des déchets urbains et assimilés (SVDU) ont décidé de démonter un à un les arguments "anti-incinération" qu'ils qualifient "d'idées reçues". Place de l'incinération en France et en Europe, influence de l'incinération sur les autres modes de traitement des déchets, impacts sur la santé et l'environnement, fiscalité… tous les aspects sont passés en revue.
Mais par ce livre blanc les industriels appellent surtout à améliorer la performance énergétique des installations existantes. Selon eux, la moitié de l'énergie produite est aujourd'hui perdue. Ils proposent par conséquent d'amener le rendement des installations françaises au niveau de la moyenne européenne pour "gagner" 10 TWh/an d'ici 2017. "Certaines installations ne sont pas raccordées à un réseau de chauffage urbain ou à une installation industrielle (agro-alimentaire…) ou agricoles (serres…). Ces unités ne font donc que de la valorisation électrique, avec un moindre rendement énergétique", argumentent-ils.
Pour arriver à leur fins les industriels proposent plusieurs modifications à la réglementation actuelle : réviser le tarif d'achat de l'électricité produite par les incinérateurs afin d'inciter à produire de la chaleur au moment où les besoins sont les plus importants (hiver), exonérer de taxe générale sur les activités polluantes (TGAP) les incinérateurs ayant une bonne performance énergétique (rendement > 60%), et donner à l'incinération "toute sa place comme source d'énergie", en ne limitant pas les capacités d'incinération pour les usines développant les meilleurs rendements énergétiques, limitation entérinée pendant le Grenelle de l'environnement.